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«Notre souveraineté européenne se joue aussi en Ukraine. » Emanuel Macron



"LES ECHOS"


Paris veut organiser un soutien plus cohérent et massif à l'Ukraine


Emmanuel Macron rassemble ce lundi une vingtaine de chefs d'Etat, chefs de gouvernement et ministres à Paris.Avec deux objectifs : rendre le soutien à Kiev plus efficace et signaler à Poutine la détermination de ses alliés.


« Le soutien doit être clarifié et massifié. » C'est ainsi que l'Elysée explique la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement ce lundi à Paris, organisée en quelques jours à l'initiative du président français après une conférence de Munich sur la sécurité bien sombre, dont il était absent.


Constatant à la fois l'inébranlable détermination des Ukrainiens, une agressivité croissante de Moscou, mais aussi le déséquilibre des forces prévisible dans la durée entre les deux armées, il est impératif pour le président français de « revoir les options ». Ce qui veut dire apporter un soutien plus efficace, et qui soit déterminant sur l'issue de la guerre, sans entrer en conflit direct avec la Russie. « Il n'y a aucun scénario où l'Ukraine perd et où l'Europe gagne, explique un conseiller du président. Notre souveraineté européenne se joue aussi en Ukraine. »


Plaidoyer des Ukrainiens


Dimanche, Roustem Oumerov, le ministre ukrainien de la Défense, a rappelé qu'à l'heure actuelle « un engagement n'est pas synonyme de livraison [d'armes et de munitions NDLR], 50 % de [ces] engagements ne sont pas livrés dans les temps ». A cause de ces retards, «nous perdons des gens, nous perdons des territoires », a ajouté le ministre. Pour la première fois, Volodymyr Zelensky a fait part d'un premier bilan officiel : 31.000 soldats tués. « La question de savoir si l'Ukraine perdra, si la situation sera très difficile et s'il y aura un grand nombre de victimes dépend de vous, de nos partenaires, du monde occidental », a-t-il déclaré. Selon lui, le vote du Congrès américain pour un nouveau paquet d'aide à l'Ukraine sera « positif ».

Dans la foulée des visites à Kiev d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et de la dirigeante italienne Giorgia Meloni, qui assure la présidence du G7, Pa‐ ris organise donc une « réunion de travail de haut niveau » afin d'assurer « plus d'unité et plus d'action » de la part des alliés de l'Ukraine. L'Elysée va ainsi accueillir ce lundi après-midi les présidents de Finlande, de Roumanie, de Pologne et de Lituanie, les chefs de gouvernements de seize Etats européens et quatre ministres d'autres membres de l'UE. Le ministre des Affaires étrangères britannique, David Cameron, sera présent, ainsi que James O'Brien, sous-secrétaire au département d'Etat américain. Les chefs de gouvernements suédois et hongrois sont retenus par le vote à Budapest de l'entrée de la Suède dans l'Otan.


Une aide tous azimuts


Le président français, qui pourrait se rendre mi-mars en Ukraine, cherche à mobiliser en utilisant au mieux les forces de chacun. « On doit faire douter Poutine. Il faut que la Russie comprenne notre très grande détermination », explique-t-on à l'Elysée.


Cela concerne aussi bien la production que la fourniture de munitions, mais aussi les réponses à apporter en matière de défense aérienne, de déminage, de cyberespace ou de formation des soldats. Les alliés européens ont promis un million d'obus, mais ont du mal à les produire. Les Tchèques ont recensé les besoins en munitions, qui nécessiteraient 1,5 milliard d'euros en financement. Mercredi, les ambassadeurs à Bruxelles ne sont pas parvenus à s'accorder sur le refinancement du Fonds européen pour la paix, qui finance achat d'armes et munitions. Un accord doit être conclu avant le sommet européen du 21 mars, mais l'Allemagne ne veut pas verser 1,25 milliard dans le fonds. Par ailleurs, il y a des discussions sur l'origine des munitions et des armes achetées. Certains insistent - notamment les Français - sur le besoin de privilégier la production des industriels de défense européens. Une question de souveraineté, mais aussi de nécessité si l'aide américaine venait à diminuer.


Au 1er février, les Vingt-Sept se sont mis d'accord pour une aide de 50 milliards d'euros, afin de financer sa reconstruction et maintenir le fonctionnement de l'Etat. Depuis l'invasion russe, l'UE a versé 85 milliards d'euros d'aides, dont 27 milliards pour l'aide militaire. Mais il reste un écart fort entre les montants engagés (144 milliards) et ceux alloués (77 milliards) selon le Kiel Institute for the World Economy.

Volodymyr Zelensky a signé il y a peu, à Berlin et à Paris, des accords de sécurité bilatéraux‐ sur dix ans. Londres avait fait de même en janvier. Cette année, l'Allemagne va engager 8 milliards d'euros, les Britanniques ont promis 2,5 milliards et les Français 3 milliards. Des accords viennent d'être signés avec le Canada et l'Italie. « Il faut démentir le sentiment d'infériorité. Il y a tous les moyens d'une victoire de l'Ukraine. Poutine va devoir compter avec nous », assure-t- on à Paris.





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